Surnommée la Capitale de la Côte d’Azur, Nice se dresse autour de deux places monumentales : Masséna et Garibaldi, lui rappelant sa double identité française et italienne. La célèbre promenade des Anglais face à la Méditerranée lui permet d’attirer de nombreux voyageurs chaque année. Véritable métropole touristique, elle brille par des réalisations d’envergure comme Sophia Antipolis, Acropolis, le Palais des Congrès ou encore son aéroport international, 2ème de France après celui de Paris.
Haut-lieu du tourisme sur la Côte d’Azur, la ville est particulièrement attractive pour son climat, ses plages et sa richesse culturelle. Elle était classée sans surprise troisième destination française préférée des voyageurs selon TripAdvisor en 2017, avec ses 5 millions de visiteurs par an. La filière touristique est une filière majeure pour l’économie du territoire et le principal vecteur d’emplois et de croissance. La crise sanitaire aura eu raison de la situation du tourisme azuréen qui craint qu’un retour en arrière ne soit plus possible.
Bilan du tourisme sur la Côte d’Azur en 2020
Alors que le PIB de la France devrait chuter de 9% à 10% en 2020, les conséquences économiques liées à la crise sanitaire sont sans précédent sur le territoire tricolore. C’est notamment le cas de Nice qui traverse une grande période d’incertitude liée à la désertion des touristes. L’économie niçoise repose sur la force de son secteur tertiaire qui emploie 85% des actifs de la ville et notamment dans le secteur du tourisme. On constate une baisse importante de la fréquentation hôtelière : en juillet dernier, Nice ne remplissait ses hôtels qu’à hauteur de 51,1%, et seulement à hauteur de 14% en juin. Christian Estrosi, maire de la vile, évoquait dans l’Express « une saison estivale en net retrait ». « Si la situation perdure nous allons déposer le bilan », ont déclaré plusieurs hôteliers.
Le secteur de l’hôtellerie niçois en grande difficulté
Selon MKG Group, cabinet d’expertise hôtellerie et tourisme, le taux d’occupation en France des hôtels de luxe (4 étoiles supérieur; 5 étoiles et Palace) serait en recul de 47,5 points à la fin octobre par rapport à l’an dernier, à 26,1%.
Les professionnels de l’hôtellerie de luxe qui espéraient une hausse des fréquentations à la fin de l’été, n’ont pas fini de vivre une année cauchemardesque. L’effondrement du tourisme international ne se dément pas, et les annulations de concerts ou salons se sont poursuivies jusqu’à aujourd’hui. La crise sanitaire et économique aura bien conduit à l’effondrement des taux d’occupation à Nice, dû à la désertion des touristes étrangers et des voyageurs d’affaires.
Quand on sait que le tourisme de la Côte d’Azur représente plus de 15% de l’activité locale, on comprend leur désespoir. L’annonce de la fermeture des restaurants jusqu’à nouvel ordre les empêche donc de rouvrir pour les fêtes qui est habituellement une période très achalandée.
Le mois de septembre avait été catastrophique pour les 34 cinq-étoiles de la Côte d’Azur : des faibles taux d’occupation avaient conduit à une véritable guerre des prix. Le revenu par chambre, indicateur clé de l’hôtellerie, était passé de 332 euros à 77 euros.
La redoutable concurrence touristique de Monaco
Avec ses 38 100 habitants sur 2 km² (augmenté par un flux journalier de 50 000 travailleurs français et italien), soit le record mondial de densité de population, on aurait pu s’attendre à une flambée épidémique. Si l’économie monégasque sursaute, la contagion très maitrisée fait de la Principauté une exception. Et pourtant, les règles sanitaires sont relativement similaires à celles que l’on connaît en France (gel hydroalcoolique disponible partout, masques obligatoires, distanciation physique, etc.) mais les restaurants, quant à eux, restent ouverts.
À Monaco, les travailleurs français viennent profiter des plaisirs de la table. Une situation qui a fait réagir le maire de Nice « Alors que nous partageons la même carte sanitaire, et que les gouvernements français et monégasque ont décidé de mutualiser les moyens, je mesure à quel point la différence de traitement entre commerçants est ressentie comme une injustice ». Il réclamait une harmonisation des règles entre la principauté et la métropole de Nice.
Tourisme d’affaires au point mort
Le segment du tourisme d’affaires, également appelé MICE (Meetings, Incentives, Congrès, Événementiel) détient 20% de l’activité touristique à Nice. Parmi les atouts de la ville, on retrouve le Palais des Congrès et des Expositions Nice Acropolis ainsi qu’une offre hôtelière de premier plan. Les rencontres professionnelles (séminaires, foires, etc.) sont indispensables pour les entreprises et la relance de l’économie.
Denis Zanon, le directeur général de l’Office du Tourisme Métropolitain Nice Côte d’Azur, évoquait : « Nous sommes toujours dans une période d’attentisme, et avons zéro visibilité sur le tourisme d’affaires. Le monde de l’entreprise vient de prendre un deuxième coup sur la tête. » L’activité du tourisme d’affaires dépend de l’évolution de la situation sanitaire. La filière est également en attente des prochaines mesures gouvernementales sur la question du nombre de personnes autorisées.
Pour l’année 2021, 41 événements sont prévus au Palais des Congrès, ce qui représente une baisse de 30% par rapport à l’année 2019. À Nice, le tourisme d’affaires, deuxième pilier de la stratégie touristique de la ville, reste au point zéro.